« Dans l’œuvre sculptée de Chana Orloff, plus de soixante sculptures représentent des animaux. Deux autruches, une chèvre, un singe, un écureuil, un cheval, quelques chiens, mais surtout des poissons et de nombreux oiseaux (…) 

Cependant, et surtout les poissons et les oiseaux nous le confirment, Chana Orloff réinvente ces animaux, gardant ailes ou nageoires, mais déclinant des formes n’existant pas dans la nature. C’est plutôt une recherche personnelle qui lui permet d’arriver à des formes de plus en plus abstraites comme dans L’Oiseau rare nommé avec humour, des animaux qui ne marchent pas, mais aussi le poisson requin, l’oiseau en marche, etc.

Cependant si Chana Orloff recrée son idée de l’animal, c’est aussi à partir d’observations précises. Elle passe des heures au zoo, et rentre à l’atelier, dessine des dizaines de croquis de mémoire, juste comme elle faisait avec les modèles humains lorsqu’elle fréquentait l’Académie russe. L’humour comme dans les portraits humains est aussi présent dans les portraits d’animaux, et parfois les deux se rejoignent. À une amie journaliste qui l’avait longuement interviewée, elle fit cadeau d’un petit oiseau en plâtre, L’Oiseau à collerette. « Mais, bec (nez) pointu, cou rentré, maigres jambes, collerette enfilée et position attentive… il me ressemble ! », s’exclama-t-elle naïvement. »